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Les orthophonistes peuvent aider
Plus des deux tiers des personnes qui ont subi un AVC ont éprouvé des troubles de la communication et/ou de la déglutition. Les troubles de la communication et de la déglutition surviennent souvent ensemble, sont habituellement plus graves tout de suite après l’AVC et s’améliorent souvent au fil du temps. Le rétablissement peut s’échelonner sur plusieurs années et est le plus fructueux lorsque la réadaptation a débuté dès que possible après l’AVC. when rehabilitation is started as soon as possible after the stroke.
Les troubles de la communication vécus par suite d’un AVC varient selon la zone du cerveau touchée par l’AVC. Certaines personnes ne peuvent plus du tout parler, certaines savent ce qu’elles souhaitent dire mais sont incapables de trouver les bons mots ou de prononcer les mots correctement, certaines ont de la difficulté à comprendre les mots qu’elles entendent et d’autres encore peuvent ne pas pouvoir lire ni écrire. Les troubles de la communication peuvent être très frustrants et effrayants pour la personne qui a subi un AVC et ses proches aidants. Les troubles de la communication minent souvent la capacité de s’adonner à des conversations et peuvent être à l’origine de beaucoup d’isolement.
Les troubles de la déglutition (dysphagie) comprennent souvent des problèmes tels que l’étouffement, l’inhalation d’aliments ou de boissons ou la malnutrition et la déshydratation. Les personnes qui ont des troubles de la déglutition sont plus susceptibles d’attraper une pneumonie, qui peut être une complication médicale grave et qui peut miner encore plus le rétablissement par suite d’un AVC. Les personnes qui ont des troubles de la déglutition peuvent se sentir exclues des activités sociales impliquant la consommation d’aliments et de boissons et peuvent souffrir d’anxiété et de dépression.
Les orthophonistes sont les experts en troubles de la communication et de la déglutition et sont des membres essentiels de l’équipe de réadaptation par suite d’un AVC. Les orthophonistes évaluent les capacités de communication et de déglutition et offrent des traitements et des stratégies individualisés pour aider les personnes qui ont eu un AVC, leurs familles et leurs proches aidants.
L’aphasie se produit lorsqu’un AVC endommage la zone du cerveau qui régule le langage (l’hémisphère gauche du cerveau chez la plupart des personnes). L’aphasie survient chez environ 30 % des personnes qui ont subi un AVC. L’aphasie peut varier de légère à grave selon la taille et l’emplacement de l’AVC. Les personnes aphasiques peuvent éprouver des difficultés à parler, entendre, lire et écrire. L’aphasie rend une personne en apparence moins compétente qu’elle ne l’est vraiment. Les personnes aphasiques en savent plus que ce qu’elles ne disent et peuvent habituellement prendre des décisions et dicter leurs soins lorsqu’elles disposent d’outils d’aide à la communication.
Les orthophonistes évaluent l’aphasie et offrent des traitements de la parole et du langage adaptés aux besoins particuliers de la personne. Un traitement de la parole et du langage est recommandé aux personnes aphasiques et est souvent offert selon une formule individuelle ou de groupe. Un certain nombre d’organismes dirigent également des groupes d’aphasie communautaires qui utilisent des techniques de conversation soutenue et offrent aux personnes aphasiques la possibilité de communiquer dans un environnement social.
Un orthophoniste peut indiquer si la personne aphasique gagnerait à utiliser un traitement assisté par ordinateur et/ou un dispositif de communication. Un orthophoniste peut former la famille, les amis et les proches aidants à devenir des partenaires de conversation plus efficaces pour la personne aphasique. Cette formation contribue grandement à améliorer la communication entre les partenaires de conversation et la personne aphasique.
L’aphasie est un trouble de la communication qui survient lorsqu’une ou plusieurs zone du cerveau qui contrôle le langage est endommagée. Cela n’altère pas l’intelligence. La cause la plus courante est l’accident vasculaire cérébral (AVC). Cependant, certaines personnes sont atteintes d’un trouble progressif nommé aphasie primaire progressive (APP). Les personnes qui souffrent d’aphasie peuvent avoir de la difficulté à parler, à écouter, à lire et à écrire.
Plus de 100 000 Canadiennes et Canadiens vivent avec l’aphasie. Pourtant, ce trouble demeure peu connu. Les orthophonistes et les aides en santé de la communication travaillent auprès des personnes atteintes d’aphasie pour les aider à acquérir des stratégies qui les aideront à communiquer. Ce soutien peut être fourni individuellement ou en groupe.
Pour mieux sensibiliser le public à l’égard de l’aphasie et de l’importance des services d’orthophonie dans le soutien des personnes qui en sont atteintes, Orthophonie et Audiologie Canada (OAC) a établi un partenariat avec le Centre d’aphasie d’Ottawa pour dresser le portrait de quatre clients du centre.
Christina a reçu un diagnostic d’aphasie après un AVC subi il y a dix ans. Comme bien des gens, elle n’avait jamais entendu parler d’aphasie avant de se retrouver incapable de parler à cause de son AVC.
Originaire de l’Allemagne, elle a vécu aux quatre coins du monde avant de s’établir au Canada. Mère et grand-mère, Christina était une personne active et en santé avant son AVC. Elle adorait travailler comme guide touristique. « Soudain, il y a eu cet AVC et tout s’est arrêté. » Incapable de parler après son AVC, Christina a déménagé à Ottawa pour se rapprocher de son fils et a choisi de vivre seule pour conserver son autonomie. Il s’agit là d’une valeur importante pour elle et son travail au Centre d’aphasie d’Ottawa lui a permis de continuer de vivre chez elle en toute autonomie.
Lorsqu’on lui a demandé quelles répercussions l’aphasie avait sur sa vie, Christina a dit qu’elle essaie de se concentrer sur le positif, mais elle admet que ce n’est pas toujours facile.
Christina s’estime chanceuse de pouvoir encore lire. Même si elle cherche souvent ses mots et qu’elle a de la difficulté à parler, la lecture continue de lui procurer du plaisir. Elle a aussi des passe-temps comme jouer de l’autoharpe.
Puisqu’elle accorde beaucoup de valeur à l’autonomie, Christina est reconnaissante du soutien qu’elle reçoit du Centre d’aphasie d’Ottawa.
Christina encourage les personnes qui vivent avec l’aphasie à ne pas abandonner et à continuer de faire de leur mieux.
Joan a reçu un diagnostic d’aphasie après un AVC, il y a trois ans. Mère de deux adultes, elle venait d’arriver à la maison après un événement à l’église quand son époux a remarqué un changement dans son élocution. Il l’a tout de suite conduite à l’hôpital. Avant l’AVC, Joan aimait faire des activités, qu’il s’agisse d’acheter des cadeaux à ses filleuls ou de faire du bénévolat à son église. Elle se décrit maintenant comme une casanière axée sur des passe-temps solitaires comme la peinture.
Lorsqu’on lui a demandé quelles répercussions l’aphasie avait sur sa vie, Joan a expliqué comment elle se sent lorsqu’elle a de la difficulté à trouver les bons mots.
Joan aime se servir de sa tablette. « Cela m’aide à réapprendre comment faire différentes choses. Par exemple, à un certain moment je ne pouvais plus réciter l’alphabet. » Joan trouve aussi très utile d’avoir la capacité de lire afin de trouver des façons différentes de surmonter les difficultés de communication causées par l’aphasie.
Le programme auquel elle participe en groupe au Centre d’aphasie d’Ottawa a également joué un rôle important dans sa capacité à apprendre à vivre avec l’aphasie. Elle trouve utile de travailler son élocution avec d’autres personnes qui comprennent ses difficultés.
Joan précise que la chose qu’elle tient à dire aux gens au sujet de l’aphasie, c’est que même si l’on n’a parfois pas le contrôle, cela ne signifie pas qu’il faut abandonner. « Quand quelque chose arrive dans la vie, il faut continuer d’avancer et essayer de trouver comment se débrouiller dans les circonstances. »
Mark a commencé à remarquer des symptômes d’aphasie il y a environ quatre ans. Il a perdu la capacité de lire et d’écrire, et il a récemment commencé à travailler au Centre d’aphasie d’Ottawa.
Historien de profession, l’aphasie a profondément affecté le quotidien de Mark. Il craint que d’autres changements viennent encore modifier sa capacité à communiquer.
Ce père de deux enfants a essayé de trouver d’autres formes d’intérêts comme le dessin, ce qu’il appelle ses « gribouillis », afin de s’en servir pour s’exprimer. Il trouve aussi que les balados sont utiles pour remplir le vide créé par son incapacité à continuer de lire de façon autonome. « Je peux écouter plusieurs des choses dont j’aurais pris connaissance en silence avant. »
Mark vient tout juste de commencer à travailler au Centre d’aphasie d’Ottawa et il espère que le personnel saura lui fournir quelques conseils et l’aider à vivre avec l’aphasie.
Même s’il est très conscient de tout ce qu’il a perdu à cause de l’aphasie, Mark veut que les gens sachent qu’il y a également des choses importantes et intéressantes qu’il a appris à aimer à travers son expérience.
Mark tente de se concentrer sur ce qu’il peut faire en ce moment et de planifier en vue des jours à venir. « Je dois admettre qu’il y a des journées où je suis effondré, mais il y en a d’autres où je me sens tout à fait à l’aise. »
Roberta vit avec une aphasie primaire progressive qui affecte sa capacité à se souvenir des mots. Originaire de New York, Roberta a enseigné l’art plastique au secondaire aux États-Unis et au Canada. Elle décrit son expérience de l’aphasie primaire progressive comme une progression graduelle qui a commencé par une difficulté à se souvenir des noms jusqu’à des difficultés de communication plus générales.
Ce fut toute une adaptation pour Roberta et son époux d’apprendre à vivre avec l’aphasie, mais elle essaie d’en rire chaque fois qu’elle le peut.
Roberta trouve que la thérapie de groupe fournie par le Centre d’aphasie d’Ottawa l’a aidée à s’adapter à son diagnostic. Elle se sent heureuse auprès des gens du centre et elle aime avoir la possibilité de parler avec les autres membres du groupe de leurs intérêts et de leur vécu en ce qui concerne l’aphasie. Elle pense que beaucoup de personnes aphasiques seraient tristes si elles ne pouvaient pas participer à la thérapie de groupe qu’elle décrit comme « la chose à faire ».
Elle souligne l’importance de pouvoir communiquer.
Elle explique la frustration que les personnes aphasiques peuvent ressentir lorsqu’elles tentent de communiquer « dans le vrai monde ». La stratégie de Roberta pour surmonter ses difficultés de communication consiste à dire aux gens qu’elle est atteinte d’aphasie et à leur remettre une petite carte du Centre d’aphasie d’Ottawa qui contient des conseils, par exemple, parler lentement et faire de courtes phrases. Elle reconnaît que certaines personnes peuvent craindre de dire qu’elles sont atteintes d’aphasie, mais elle tient à ce qu’ils sachent que le fait de ne rien dire peut parfois rendre les choses plus difficiles. « Je trouve bon de pouvoir simplement dire quelque chose. »
La dysarthrie est un trouble de la parole qui découle souvent de muscles de la parole (visage, langue et gorge) faibles ou paralysés. La dysarthrie est présente chez environ 40 % des survivants d’un AVC. La parole d’une personne dysarthrique peut être décrite comme mal articulée, marmottée ou lente.
Les orthophonistes testent la présence de dysarthrie en étudiant le mouvement des muscles de la parole et en évaluant la qualité de la voix et le soutien de la respiration contribuant à la parole. Le traitement de la parole peut comprendre des exercices des muscles de la parole ainsi que des activités d’expression verbale. Parfois, l’orthophoniste recommandera un dispositif de communication.
La dyspraxie verbale est une incapacité de bouger les muscles des lèvres et de la langue au bon endroit pour la parole, même si les muscles de la parole eux-mêmes sont forts. Environ 10 % des personnes ont une dyspraxie verbale après un AVC, presque toujours avec une aphasie. Souvent, les personnes ayant une dyspraxie verbale se démènent pour adopter la bonne position de la bouche nécessaire à la production des sons, et ont de la difficulté à passer d’un son à l’autre ou d’un mot à l’autre. Les personnes ayant une dyspraxie verbale peuvent mal coordonner les mouvements des muscles nécessaires pour mâcher et avaler.
Les orthophonistes testent la présence de dyspraxie verbale en étudiant le mouvement de la langue et des lèvres et en écoutant la production des sons de la parole. Les orthophonistes travaillent avec les personnes ayant une dyspraxie verbale pour améliorer leur parole. Parfois, l’orthophoniste recommandera un dispositif de communication.
Parfois, les AVC peuvent toucher les processus de mémoire et de réflexion comme l’attention, la concentration et la résolution de problèmes. Ces difficultés peuvent miner la capacité d’une personne de bien communiquer. Ces difficultés peuvent ne pas être évidentes, mais peuvent miner la capacité d’une personne de réintégrer son travail et de fonctionner de manière autonome. Certaines personnes ayant subi un AVC dans l’hémisphère droit du cerveau ont de la difficulté à saisir les blagues et les métaphores, de faire des déductions, d’interpréter les expressions faciales et le langage corporel, et de savoir quand c’est leur tour de participer à une conversation. Elles peuvent ne pas être conscientes qu’elles ont ces troubles.
Les orthophonistes testent les aptitudes à la communication et également les compétences en mémoire et en réflexion qui sont importantes pour la communication. Avec l’aide d’un orthophoniste, une personne ayant des troubles de cognition-communication peut acquérir des stratégies d’adaptation utiles à son quotidien.
Bien que l’apparition soudaine d’une perte auditive ne soit pas courante après un accident vasculaire cérébral, beaucoup de survivants d’un AVC ont de la difficulté à entendre. Les troubles auditifs peuvent miner la capacité de communiquer. Les appareils auditifs ou autres dispositifs d’amplification peuvent souvent aider.
La dysphagie est le terme médical pour désigner le trouble de la déglutition. Par suite d’un AVC, la dysphagie peut être causée par difficultés à utiliser les muscles de la bouche et de la gorge pour déplacer les aliments de la bouche vers l’estomac. Environ 55 % des personnes qui ont subi un AVC ont des difficultés à avaler durant les premiers jours/premières semaines. Bon nombre de personnes retrouvent la capacité à déglutir au cours du premier mois après l’AVC. Cependant, jusqu’à 35 % des personnes éprouvent toujours certaines difficultés à avaler trois mois après l’AVC. Parmi les signes d’une dysphagie, on trouve les suivants : difficulté à déplacer les aliments dans la bouche ou à dégager les aliments de la bouche; toussotement, étouffement ou raclage de la gorge au moment de manger ou de boire; voix « gargouillante » / humide durant ou après la consommation d’aliments ou de boissons; plaintes que les aliments restent coincés dans la gorge; épisodes récurrents de pneumonie; ou perte de poids inexpliquée.
Étant donné que la dysphagie peut mener à des complications médicales graves, chaque personne qui a subi un AVC devrait passer un examen de dépistage de la déglutition une fois alerte et apte à accepter des aliments / boissons par voie orale. Si la personne échoue l’examen de dépistage, un orthophoniste procédera à une évaluation complète de la déglutition. Après avoir achevé l’évaluation, l’orthophoniste peut recommander des stratégies et procédures utiles pour traiter ou gérer les troubles de la déglutition.
Quiconque a des troubles de la communication et/ou de la déglutition par suite d’un AVC peut bénéficier des services orthophoniques. En milieu hospitalier, un aiguillage vers un orthophoniste peut être prévu par l’équipe de soins de santé. Si la personne qui a subi un AVC est à la maison, procéder comme suit pour trouver un orthophoniste :
Ellen Cotton, O(C)
Sherry Darling, O(C)
Vivienne Epstein, O(C)
Dre Rosemary Martino, O(C)
Dre Elizabeth Rochon, O(C)
Susan Watt, orthophoniste
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